L'Office social de La Chaux-de-Fonds
 


De 1918 à la fin de la 2nde guerre mondiale


L’Association de l’Office social de La Chaux-de-Fonds a été créée en 1918 par un pasteur, M. Moll, sous les auspices d’un parti politique, l’Union helvétique, dans le but de remédier par l’entraide privée aux conséquences du terrible chômage qui sévissait à cette époque. Le comité était neutre politiquement et confessionnellement, composé d’hommes et de femmes, de patrons et d’ouvriers.

Dirigé par une femme (Mme Leuba-Greuzet, puis Mme Froidevaux-Borel pendant plus de 20 ans), l’office rassemblait les bonnes volontés de nombreuses âmes charitables, de « parrains », qui offraient argent, temps, conseils, cours à domicile, etc. Les services proposés à la population chaux-de-fonière étaient entièrement gratuits et multiples :

  • service de renseignements de tous ordres : formation, œuvres d’entraide, de prévention, mais aussi, et cela nous étonne quelques générations plus tard, « valeur morale » d’un employeur, d’un employé, valeur économique d’un commerce à reprendre, signalement de cas suspects aux autorités...
     
  • -service de renseignements juridiques utilisant l’obligeance d’avocats amis
     
  • orientation professionnelle
     
  • service de prêts
     
  • parrainage
     
  • service de travail à domicile
     
  • service de placement dit « philanthropiques » (de personnes souffrant de divers handicaps y compris celui d’avoir un casier judiciaire chargé)
     

 



Pendant la guerre (1939-1945), l’office participa à l’aide aux femmes paysannes par l’organisation de « l’action des raccommodages ».

La correspondance ci-contre en décrit les modalités.



(En cliquant sur l'image, vous ouvrez une image de plus grand format permettant la lecture du texte.)

 


Les cotisations des membres ne suffisant pas à assurer le fonctionnement de l’office, l’association organisait chaque année deux évènements de « bienfaisance », une collecte et une vente. La commune versait aussi une subvention.



De 1946 à 1988


Après la deuxième guerre mondiale, l’Office social neuchâtelois (créé en 1943), sous l’impulsion de son président M. Marc Humbert, va développer une politique de modernisation de l’action sociale dans le canton, afin de lui assurer plus d’efficacité et de durabilité, en encourageant la professionnalisation, l’organisation, et la spécialisation des services offerts.

Il trouvera rapidement un écho favorable à la Chaux-de-Fonds en la personne de Me Jacques Cornu, président du Syndicat patronal des producteurs de la montre (SPPM) mais aussi président du comité de l’Office social de la Chaux-de-Fonds. Celui-ci engage en 1946, pour remplacer Mme Froidevaux-Borel qui prend une retraite bien méritée, une assistante sociale diplômée, Mme Marguerite Gay. Conjointement il fait appel à la responsabilité citoyenne des entrepreneurs locaux : désormais l’office social ne vivra plus de bienfaisance et de charité, mais fonctionnera grâce à une subvention versée par la SPPM, une subvention communale, et des dons ou contributions directes d’entreprises, de médecins, d’avocats.

L’Office social de La Chaux-de-Fonds reste ouvert à tous et ses services sont gratuits, mais dans la mesure où il reçoit des subventions de la SPPM et directement d’entreprises non horlogères, il assure des permanences régulières dans les entreprises concernées.

Mme Gay prend en charge cet office avec professionnalisme, énergie et créativité. En 1948, elle crée à l’intérieur de l’office, le premier service d’aide familiale de Suisse romande. Rapidement dans les années suivantes, profitant de son expérience et de ses conseils, d’autres services verront le jour dans le canton de Vaud, de Fribourg, et dans les autres régions du canton de Neuchâtel.

L’Office social de La Chaux-de-Fonds a fonctionné à cette période comme office social polyvalent avec une assistante sociale, 1 ou 2 assistantes sociales stagiaires, une aide-familiale et une employée de bureau (les statistiques de l’époque décomptent plus de 3'000 visites ou consultations par année, et autant d’interventions à domicile par l’aide-familiale). Le souci n’était pas de se sentir utile, il y avait beaucoup à faire, le problème était de rémunérer convenablement une équipe professionnelle.

Le Service d’aide familiale de la Chaux-de-Fonds, créé dans les années soixante, a libéré l’office social d’une charge salariale. Malgré cela, la difficulté à réunir suffisamment de moyens financiers pour son fonctionnement, se fait cruellement sentir.

Pendant toutes ces années l’office déménage plusieurs fois : à l’origine installé au Bd Léopold-Robert 8, il se déplace en 1973 à la rue des Parcs 27, puis en 1981 au Bd Léopold-Robert 90, et finalement en 1985 à la place du Marché 4. Il partage en général un appartement avec d’autres services sociaux ou organismes d’entraide, arrangement favorable au partage de la permanence ou d’un poste de secrétaire, et surtout à l’échange et à la collaboration.

 

 

   
L'Impartial, 1952 L'Impartial, 1973

 



Mme Gay prend sa retraite en 1969 et aura donc dirigé l’Office social pendant 23 ans ! Elle sera remplacée successivement par Mme Marlyse Stauffer (de 1970 à 1977), puis par Mme Hanni Cotting à partir de 1978.



De 1988 à 2000 : avec l'Office social du Locle



 

 


A partir de 1988, Mme Cotting prend aussi la responsabilité de l’Office social du Locle qui bénéficie ainsi de son expérience et de ses compétences bien reconnues.

(lire l'article ci-contre paru dans l'Impartial en 1988)


Les deux offices quoique de structures et de localisations différentes vont ainsi désormais fonctionner avec la même responsable.

 



Il ne semble pas pour autant que l’importance du travail social réalisé par les deux offices ait diminué… Le montant financier géré annuellement pour le compte de la clientèle est devenu extrêmement important justement à partir de cette période (500'000 dans les années 80 et jusqu’à 2 millions en 1994). Le nombre de visites ou consultations enregistrées annuellement est passé au Locle de 200 à 300-400, et à La Chaux-de-Fonds il reste de 800 à 1'000 en moyenne.

En août 1994, Mme Cotting prend sa retraite. Mme Véronique Stofer prendra alors la relève et sera elle-même remplacée en 2000 par une juriste, Mme Ludmila Schindelhoz Ondrus.